Syndrome pulmonaire du hantavirus
Une Canadienne de 26 ans de la région des Prairies a été admise à l’unité de soins intensifs en raison d’une détresse respiratoire aiguë. Elle était auparavant en bonne santé et ne présentait pas d’antécédents médicaux notables autres que deux grossesses et accouchements normaux; elle n’avait pas d’allergie et ne présentait aucun antécédent familial d’asthme ni antécédent de trauma. Environ une semaine avant son admission, elle a commencé à se sentir mal, signalant un mal de tête et une fièvre de faible grade. Le jour précédant son admission, elle a commencé à avoir une toux sèche, puis à éprouver un essoufflement croissant. En réponse à un interrogatoire rigoureux, son époux a déclaré que la seule activité inhabituelle que sa femme avait menée environ deux semaines avant l’apparition des symptômes était le nettoyage de leur vieux garage, qu’elle avait complètement vidé, avant d’y passer l’aspirateur. Elle avait alors fait un commentaire sur l’abondance des excréments de souris dans le garage. Un clinicien perspicace a envoyé des échantillons de sang au Laboratoire national de microbiologie pour les soumettre à des tests diagnostiques de détection de l’hantavirus. Malgré une ventilation mécanique intense et une administration consciencieuse de liquides, la femme a fini par présenter un œdème pulmonaire considérable, est entrée en état de choc, puis est décédée, 24 heures après son admission. Son infection par le virus Sin Nombre a été établie par des tests sérologiques et moléculaires, qui ont ainsi confirmé qu’elle avait contracté le syndrome pulmonaire à hantavirus.Virus Sin Nombre
Le virus Sin Nombre fait partie du genre hantavirus (famille Bunyaviridae)Note de bas de page 7 Note de bas de page 8. La famille Bunyaviridae englobe un vaste groupe de divers virus à ARN comportant un génome tripartite composé de segments S, M et L. Cette famille compte actuellement cinq genres, soit Orthobunyavirus, Nairovirus, Phlebovirus, Tospovirus et Hantavirus, qui contiennent tous des virus importants sur les plans agricole et médical. Le genre hantavirus a été conçu en 1983 et, à l’heure actuelle, le Comité international de taxonomie des virus reconnaît plus de 20 espèces uniques au sein du genre hantavirusNote de bas de page 7 Note de bas de page 8. Environ la moitié de ces espèces sont associées à des maladies humaines comme la fièvre hémorragique avec syndrome rénal et le syndrome pulmonaire à hantavirus. Les débordements sont très rares, et chaque espèce d’hantavirus est habituellement associée à un seul réservoir de rongeurs; la coévolution avec des rongeurs hôtes se produit probablement depuis les milliers, voire des millions d’annéesNote de bas de page 8 Note de bas de page 9.